Stendhal
Après avoir renoncé au concours de l'Ecole Polytechnique, Henri Beyle s'engage dans l'armée de Napoléon. Il participe à la campagne d'Italie dont il reviendra ébloui par la musique, les beaux-arts et l'amour-passion. Il fait alors de l'Italie sa patrie d'élection. De retour à Paris en 1802, il aspire à être un grand auteur, mais n'arrive que très difficilement à faire publier ses textes. En 1806, il obtient un poste d'intendant militaire dans la Grande Armée. Accompagnant les campagnes napoléoniennes, il voyage en Allemagne, en Autriche, puis à Moscou en 1812.
A la Restauration, privé de ressources, Henri Beyle s'installe en Italie et commence à publier ("Rome, Naples et Florence", 1817) sous le pseudonyme de Stendhal, nom d'une petite ville d'Allemagne. Soupçonné d'espionnage par l'Autriche, il doit rentrer à Paris en 1821 où il fréquente les salons libéraux et romantiques. Ayant fait de l'amour la "principale affaire de sa vie", il décrit dans "De l'amour" (1822) sa célèbre théorie de la "cristallisation" amoureuse. Son chef d'oeuvre, "Le Rouge et le Noir", publié en 1830, est une critique de la société française sous la Restauration qui raconte les aventures d'un jeune homme d'origine modeste (Julien Sorel). L'ouvrage passe presque inaperçu à sa sortie. En 1831, Stendal est nommé consul à Cititavecchia en Italie. Il rentre en France en 1841 et meurt l'année suivante d'une attaque d'apoplexie.
Ayant horreur des envolées lyriques, de l'emphase et de l'idéalisation, Stendhal développe un style nerveux et incisif propice à la mise en scène d'une action rapide. Son indépendance par rapport à son époque n'accepte aucun cadre préétabli et fait de ses romans des critiques de