Strophes pour se souvenir d'hragon
Les photos, de mauvaise qualité, mises sur l’affiche, avaient pour but de discréditer/dénigrer les membres du groupe. L’hypallage, associant un terme abstrait et un terme concret (« barbe » et « nuit »), permet d’insister sur leur statut de hors-la-loi que ce soit dans leur physique « noirs de barbes » et dans leurs actions. En effet, la « nuit » suppose un mouvement clandestin. Cette affiche diabolise ainsi la résistance comme le prouve le champ lexical du danger "noirs", "nuit", "hirsutes" et "menaçants" qui invite à se méfier de ces résistants. L'écho "noir "/ "nuit" et "hirsutes" (=cheveux en batailles/décoiffé)/ "menaçants" vient amplifier l'idée de mal à laquelle on tentait d'associer ces hommes. Le poète indique ainsi comment les nazis tentaient d'associer l’action des résistants à des actes criminels et barbares. L'affiche qui semblait une tache de …afficher plus de contenu…
Il dénonce la propagande de L’Affiche rouge et cède la parole à Manouchian pour se défendre. En outre, Aragon utilise la forme poétique dans toute sa splendeur pour rappeler le combat acharné qu’ont mené les membres du groupe Manouchian et par la même occasion leur rendre hommage. Mais il s’agit aussi d’une célébration de la poésie, qui permet à Aragon, à travers une subtile réécriture de la dernière lettre de Manouchian et des faits historiques, de redonner la parole à ce poète