Suis-je ce que j’ai conscience d’être ?
I ) CONSCIENCE SPONTANE
La conscience vient du latin « cum » qui signifie « avec » et « scienca » signifie « connaissance », la conscience est ce qui est tourné vers soi. C’est le juge et témoin de soi, comme la honte, les remords, la culpabilité. Selon Bergson, dans L’énergie spirituelle, dit d’elle que c’est une « chose concrète (…) constamment présente à l’expérience de chacun de nous » Néanmoins il est impossible de donner une définition car chaque conscience est différente, unique et originale.
La conscience n’est toutefois pas un sentiment, c’est plus fort que ça. En effet, dans le sentiment, je coïncide totalement avec mon sentiment, alors que la conscience introduit une distance entre moi qui ai conscience et ce dont j’ai conscience.
Ce que je perds et reprends avec la conscience, c’est le sentiment d’une présence immédiate à soi et au monde, le sentiment confus mais fort que je suis, que j’existe. Sous sa forme la plus élémentaire, c’est le sentiment d’une présence à soi et au monde.
Exemple de l’enfant, lorsque celui-ci commence à parler, il parle de lui à la troisième personne. Comme s’il parlait de quelqu’un d‘autre. Lorsqu’il commence à utiliser « je », que se passe t’il ?
Le « je » le fait passer de l’impersonnalité a la personnalité. Passage de l’extériorité a l’intériorité. Avant il se voyait comme quelqu’un d’extérieur aux autres, maintenant il voit les autres comme extérieur a lui. « Auparavant l’enfant ne faisait que se sentir, maintenant il se pense » Kant, Anthropologie du point de vue pragmatique
Ma représentation du monde est mienne, et c’est juste une représentation. C’est ma réalité, mais elle est différente du réel. Avec la conscience, je suis renvoyé à la subjectivité.
Par exemple, la conscience introduit en moi la différence qu’il y a entre me sentir mal et me représenter que je suis mal, me le dire à moi-même, m’en faire une idée et pouvoir l’exprimer verbalement.
La conscience