suite d'une nouvelle: "cycle de survie"
a) La catastrophe, les premiers temps :
Et il s'assit, seul dans cette jungle immense. Il contempla les hautes branches au-dessus de sa tête. Et le soleil loin derrière, trop loin... « Voilà, se dit-il, tu as voulu fuir ta ville, ta famille, ton travail. Tu ne reverras plus rien de tout cela... » Le soleil écarlate disparut à l'horizon, comme pour ne plus jamais reparaître.
La plume s'arrête de gratter le papier. Les yeux humides, il empile les feuilles manuscrites, les insère dans une enveloppe, pèse le tout puis appose un timbre. « Nom d'un petit bonhomme, enfin une nouvelle digne d'être publiée. »
Cela fait quarante ans que Richard Allen Shaggley tente de faire publier ses œuvres et depuis quarante ans, aucune n'est parue. « Une écriture qui manque d'harmonie. » répétaient tous les éditeurs qu'il avait rencontré. Mais Dick Allen ne se décourage pas aussi facilement !Il vient enfin d'écrire une nouvelle digne de ce nom !
Il enfile son pardessus en vitesse, salut la voisine, Mme Dursley, tout en fermant la porte à clef et file vers la boite aux lettres la plus proche. Neuf heures du matin. Il lève les yeux au ciel, comme il a l'habitude de faire pour se rendre compte de la météo, mais aperçoit un énorme nuage en forme de champignon de l'autre coté de la ville.
Empressé de poster son manuscrit, il n'y prête guère plus d'attention. Soudain un flash l'aveugle. Il titube. Une onde de choc surpuissante le soulève du sol. Puis plus rien.
Richard se réveille douloureusement. Sa tête le fait affreusement souffrir. Il apporte une main tremblante à sa tempe. Une énorme balafre part de celle-ci jusqu'à son menton. Il réprime une grimace de douleur mais, soudain, pousse un cri d'effroi. Sa jambe est coincée sous un amoncellement de gravats. Une douleur lancinante parcourt toute sa jambe. Les murs de l'immeuble le plus proche se sont écroulés sur lui. Il regarde alentour à la recherche d'une quelconque aide. Personne. Tout