Sujet : montaigne dit : savoir par coeur n'est pas savoir
Ainsi donc, défiant Montaigr,ie 1 dont toute. la pédagogie officielle vantait jusqu'à ce jour la sagesse, la circulaire ministérielle du 19 octobre 1960 a osé écrire cette monstruosité: « Il n'est pas douteux que, pour de jeunes enfants, le par-cœJ,lr ne soit la fonne la plus authentique et la plus durable du savoir. ,. Dans J,ln récent questionnaire Techniques de Vie nous avons demandé à un certain nombre de professeurs, d'inspecteurs et d'instituteurs ce qu'ils pensaient de la prise de position ministérielle. Tous reconnaissent, comme le professeur Bloch, que cette affirmation est parfaitement révoltante. Mais qu'est-ce au juste que le par-cœur? Est-il exact que la formule de la circulaire: " On ne parviendra à fixer d'une manière durable les connaissances qu'au prix de répétitions fréquentes et d'exercices nombreux» soit une vérité pédagogique, comme le pense le professeur Bloch qui atténue aussitôt d'ailleurs son opinion en affirmalnt que le par-cœur ne saurait jamais être mis en branle avant la compréhension - ce que n'envis(lge point la circulaire qui, à aucun moment; n'invoque les éléments de culture. Voici d'abord, sur ce point, l'opinion de M. Avanzini (professeur de psychopédagogie à l'E.N.!. de Lyon) :
L'usage que la pédagogie doit faire de la mémoire n'a jamais cessé de constituer un problème que la circulaire du 19 octobre 1960 a ravivé et réactualisé. Les uns pensent que les connaissances sont fixées plus solidement par la mémorisation que par une compréhension toujours précaire ou vague: « Le par-cœur est la forme la plus authentique et la plus durable du savoir. " Les autres craignent que la mémoire se contente d'enregistrer des données sans en garantir la compréhension : « Savoir par cœur n'est pas savoir. » Nous voudrions montrer que ce conflit implique: une ambiguité sur ce qu'on entend par
«
savoir
» ;
une confusion sur les rapports entre la .mémoire et l'intelligence.
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Les deux