Sujet d'invention : preface de jacques le fataliste de diderot
Vous tenez dans vos mains le produit d’un dur labeur. En effet, l’écriture de ce livre prit près de vingt ans à Diderot ( de 1765 à 1784). Vingt ans pendant lesquels Diderot n’eu cesse de reprendre cet ouvrage et lui ajouter, modifier des passages. Ce fut notamment le cas lorsqu’il voulut en offrir une copie à Catherine II en 1783, il rajouta pas moins de quatre-vingt pages.
Cela prouve donc l’acharnement, le perfectionnisme et le sérieux duquel l’auteur a fait preuve. Ainsi, pour rendre hommage au travail de cet écrivain, nous allons sans tarder voir son œuvre.
Diderot s’illustre principalement dans le mouvement des Lumières avec L’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers (1765), imprimé réalisé avec l’aide de D’Alembert. Il s’essaya à tous les genres littéraires et c’est lui qui, entre autre, posa les bases du drame bourgeois au théâtre. Il révolutionna aussi le roman avec son œuvre Jacques le fataliste et son maître. Pourtant, Diderot réfute cette en premier lieu l’appartenance de son livre à ce genre. En effet, la définition proposée à cette époque est vague et ne lui convient pas. Il reproche aux romans comme aux pièces de théâtres « la fausseté, l’invraisemblance, les personnages conventionnels, les dénouements miraculeux, … ». Il va même à dire qu’il ne saurait digérer cela, car quelle instruction peut-on obtenir d’un récit sans vraisemblance? Ainsi donc, le terme de roman deviendra pour lui péjoratif et répétera tout au long de son ouvrage que ce n’en est pas un. On le voit à la page 47 de l’édition d’Yvon Belaval « Il est bien évident que je ne fais pas un roman, puisque je néglige ce qu’un romancier ne manquerait pas d’employer », puis à la page 74 « C’est ainsi que cela arriverait dans un roman, un peu plus tôt ou un peu plus tard, de cette manière ou autrement; mais ceci n’est point un roman ». Cependant, au milieu des romans qui nuisent à ce terme, Diderot voit