Sujet D Velopp 3e
- Lorsqu’on peut imaginer sa propre mort dans le corps, même avec les hypothèses les plus fantaisistes, on est troublé. J’ai vécu des jours tumultueux après le test du sida que j’ai subi l’an dernier dans un hôpital de Yaoundé. Croira-t-on que la vie que j’avais menée jusque. Là était sans souci ? Brusquement ce matin du 20 février 1977, tout changea. Ce qui n’était au départ qu’une simple visite devint pour moi un drame intérieur. C’était après le prélèvement de mon sang. Au lieu de me dire de repasser comme tout le monde, on m’avait retenu durant deux heures dans la salle d’attente. Quand j’entrai dans le bureau du médecin, j’eus l’impression d’un étouffement. Le docteur me reçut avec une gentillesse inquiétante. Rien ne pouvait me rassurer dans les paroles de ce spécialiste des M.S.T. Il commença par me poser des questions simples sur mes rapports sexuels avec les filles. Je lui répondis que je n’en avais point eu jusque-là. Son sourire narquois m’affligea. J’étais buté, je ne voulais plus parler. Il me remit une brochure sur le sida, la pandémie de notre siècle. Je compris qu‘il y avait quelque chose à redouter dans mon cas. Peut-être mon sang avait-il été infecté par hérédité. Pourtant mon père et ma mère menaient une vie apparemment saine. De là venait mon extrême embarras qui culmina avec ce regard que le médecin avait posé sur moi. J’avais lu dans ces yeux une - On expression irritante. - Repassez d’ici une semaine, me dit-il. Je me dis que je n’avais plus raison d’espérer. J’étais donc sidéen ? Je sortis de son bureau en traînant les pas. Je fus jusqu’à l’entrée, puis-je me tournai pour lancer un dernier coup d’œil sur cette vieille bâtisse horrible qui s’éleva tout comme un monstre dans le ciel. Mes yeux s’embuèrent. Mais aucune goutte de larme. Désormais il était