Superstitions et Sorcèlleries
Au milieu du XIX siècle, le département rural de l'Indre est à la fois isolé et archaïque. Les routes y sont, en effet, médiocres et le resteront jusqu'au début de la Troisième République. Pour l'essentiel de la population les contacts avec le reste du monde sont très limités. Les foires et les marchés, la lecture des almanachs, constituent leurs seuls liens avec l'extérieur. Dans ce milieu replié sur lui-même, les superstitions et les croyances anciennes, les rumeurs et les nouvelles, souvent vieilles d'une année, colportées de hameaux en hameaux, forment une part importante de l'univers mental des familles paysannes. Si les feux follets, les guérisseurs et autres sorciers et sorcières sont présents dans La Petite Fadette, ils le sont également dans le quotidien de ces populations comme en témoignent un certain nombre de progrès qui ont lieu au Tribunal Civil de Châteauroux, dans les années 1839-1840, pour sorcellerie et exercée illégal de la médecine. Ces affaires démontrent clairement la crédulité des habitants des campagnes proches de Buzançais, mais également la part d'irrationnel qui règne dans leur esprit. Dans l'une d'entre elles, un marchand ambulant et sa femme utilisaient des méthodes frauduleuses, et coûteuses, pour essayer de persuader qu'ils détenaient des pouvoirs imaginaires capables de déclencher des évènements magiques, par exemple un sortilège a même de favoriser l'exemption d'un jeune homme du service militaire. Ces individus, qui seront condamnés à 5 ans de prison et a 50 francs d’amende, invoquaient fréquemment le diable et disaient communiquer avec lui. Le charlatanisme médical règne aussi dans ces contrées. Sorciers et guérisseurs sont nombreux, mais combattus par le pouvoir pour exercice illégal de la médecine dans le cas des seconds. A Châteauroux, dans ces années, une femme et son époux soignent, soi-disant, des malades et en vivent. Ils parcourent, à cet effet, les chemins du département avec au bras un