Supplément au voyage de bougainville, 1796
Séquence « Notre monde vient d’en trouver un autre » (Littérature d’idées).
Commentaire de texte : Denis Diderot, Supplément au voyage de Bougainville, 1796. Bougainville est le premier navigateur français à faire le tour du monde, entre 1766 et 1769. Accompagné de scientifiques, il fait de nombreuses découvertes et relate son expédition dans un ouvrage intitule Voyage autour …afficher plus de contenu…
Nous montrerons tout d’abord que cette dénonciation passe par un réquisitoire sévère adressé aux membres de l’expédition française. Puis nous verrons que le discours du vieillard est aussi une leçon de tolérance qui doit amener les Européens à se défaire de leurs préjugés. L’extrait s’apparente à un véritable réquisitoire à l’encontre de Bougainville et de ses hommes. En effet, le vieillard s’adresse à eux sur le ton de l’indignation. Sa colère est perceptible à travers les exclamations qui ponctuent son discours, par exemple lorsqu’il s’écrie : « Ce pays est à toi ! Et pourquoi ? Parce que tu y a mis le pied ? » (l. 2-3). Suivent de nombreuses questions rhétoriques à travers lesquelles le vieil indigène prend vivement
Bougainville à partie pour souligner le caractère inadmissible de son comportement : « …afficher plus de contenu…
» (l. 5-6). Ici, la conjonction de coordination « et » a une valeur d’opposition, elle souligne une contradiction de la part des Français qui mettent l’accent sur la liberté mais la refusent aux autres peuples. A travers la parole d’un vieux Tahitien, Diderot dénonce l’ethnocentrisme des
Français, incapables de considérer la valeur et la dignité d’une culture différente de la leur.
Dans un réquisitoire indigné, il accuse l’expédition de Bougainville de dissimuler des intentions conquérantes derrière un prétendu voyage scientifique. Ce n’est pas le désir de connaître l’autre, mais de le soumettre, qui les guide. C’est pourquoi le Tahitien plaide pour que son peuple puisse vivre libre et en conformité avec ses propres traditions. En prônant