Sur le prétendu droit de mentir par humanité
Dès lors, lemensonge ne semble plus jamais légitime. Seulement, peut-on trouver une justification morale au mensonge ? Peut-on invoquer, dans certaines conditions, un droit moral de mentir ? À mes yeux, il est vraisemblablement possible, au sein du mensonge, d’y trouver une justification morale. Subséquemment, il va s’en dire que mon opinion trouve ses piliers dans certains aspects particuliers ayant sans nuldoute été débattu injustement par plusieurs. Mes trois approches s’intéressent particulièrement à la nature d’un mensonge, son utilité, puis, à la distinction entre les doctrines du droit et du devoir —de dire la vérité.
À cet effet, il va de soi que définir le mensonge semble des plus appropriés. Selon le Larousse actuel, ce dernier se définit comme « l’action de mentir, de déguiser, d’altérerla vérité ». Toutefois, si je puis me permettre, je définirais plutôt couramment le mensonge tel une parole différente de la pensée de celui qui l’énonce. Donc, il serait prioritairement mauvaise foi. D’ailleurs, en philosophie, il arrive de considérer que la parole, ou plus généralement le langage, a pour fonction d’exprimer la pensée. Mais en fait, l’existence du mensonge rend cette fonctionconflictuelle. C’est pourquoi, avec un brin d’ironie (?), il a été dit que le « la parole a été donnée à l’homme pour cacher sa pensée ». Outre sa dimension provocatrice, cette allégation a le mérite d’attirer notre regard sur un aspect essentiel de l’existence humaine ; la vie en société serait certes des plus différentes de ce qu’elle est si nous pouvions incessamment connaître les véritablespensées dissimulées par les paroles d’autrui. Voilà pourquoi le mensonge joue un rôle social non négligeable.
Dans un premier temps, je jugerais pertinent d’examiner la nature même des mensonges puisque la justification morale peut plausiblement être abritée dans la source d’un mensonge. Ainsi peut-on dire qu’il en demeure trois types fondamentaux de mensonges. D’abord, le menteur qui en use pour sonpropre avantage, que je surnommerai ici « l’imposteur ». Ensuite, le mensonge afin de nuire à autrui ; « la calomnie ». Ces deux variétés de mensonge portent selon moi injure à l’exigence morale nous faisant obligation de rendre à chacun ce qui lui est dû, puisque son usage apporte le détriment au prochain. Mais subséquemment, il existe d’après moi le mensonge par bonté d’âme qui se doit d’êtrelégitimé (le mensonge qui n’apporte ni profit, ni préjudice à soi ou à autrui). Si dans les cas antérieurs, la question « peut-on trouver une justification morale au mensonge ?» ne semble pas aisée à résoudre en elle-même, peut-être pouvons-nous alors choisir entre deux alternatives : considérer les conséquences pour soi-même et pour les autres, du choix de mentir ou non OU, sans réfléchir auxconséquences et ainsi faire de cette question une « question de principe ».
Dans un second temps, la frontière délimitant le mensonge moral et le mensonge vicieux reposerait à mon humble avis sur la sagesse de son utilité. Ainsi, nous pouvons dès lors fusionner cette pensée à l’éthique utilitariste, déontologie où le mensonge doit être évalué à l’aune d’un juste calcul entre avantages et...
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