La famille reprend aujourd’hui une place prépondérante dans la société moderne, ce qui nous incite comme le thème du corpus à faire évoluer la célèbre phrase d’André Gide « Famille je vous hais » en « heureusement famille je vous ai ». Qu’elle soit prise au sens strict, ou au sens plus large incluant les amis proches, la famille est bel et bien au cœur de la vie des français. L’ensemble des documents posent la question de ce changement ; pourquoi la vision de la famille a-t-elle évolué ? Pour analyser cette modification nous développerons dans une première partie le constat et les causes et nous analyserons ensuite les conséquences.

Dans son roman Une femme paru en 1987, Annie Ernaux évoque sa période adolescente, qui se caractérise par la rupture du lien fort qui l’unissait à sa mère. Leurs conversations sont devenues impossible et se terminent invariablement mal. Tel était son constat du rapport parent-adolescent. Aujourd’hui, selon Caroline Thompson, dans une interview publiée en 2009 dans le journal Libération, intitulée « la famille devient une fin en soi », si l’adolescence reste une période difficile pour le lien filial, en revanche les parents sont devenus une référence, un exemple à suivre. Cette évolution est due comme nous le souligne François de Singly, dans son article « l’invention privée de nouvelles façons de « vivre ensemble » » tiré du journal Le Monde du 20 août 1998, aux changements intervenus au sein même de la famille où chacun a sa place propre et son autonomie.
Ainsi, les adolescents ont indéniablement changé, dans leur rapport avec leurs parents, selon les auteurs. Mais qu’en est-il de la société en général ?

A en croire François de Singly, une idée du XIX° siècle tendait à rapprocher les problèmes généraux de la société, à la structure même de la famille. Le modèle étant celui d’un groupe, surtout pas d’individualité, totalement sous l’emprise du père. Annie Ernaux illustre ce propos dans son roman où l’on voit bien que l’envie