Remi Lefebvre, professeur de sciences politiques à l’université de Lille 2 et chercheur au CERAPS s’est penché sur la notion de démocratisation, qui consisterait à approfondir le caractère démocratique d’une institution, notamment par le biais de l’introduction de nouvelles pratiques. Les partis, et notamment le PS auquel s'intéresse Lefebvre, cherchent donc à se démocratiser mais surtout à le montrer. Il est alors question d'une "transparence" de l'organisation, quant à un fonctionnement différent (mais pas inédit) qui a pour principal but de donner une nouvelle dimension au militant lambda. Celui-ci est plus sollicité, de part une nouvelle façon de faire au sein du parti. Lefebvre se propose d'analyser ces transformations des règles organisationnelles et la redéfinition du militantisme. Selon lui, cette redéfinition du rôle militant qui consiste à lui donner une importance plus grande, notamment par le biais d'une invitation à la prise de parole s'accompagne de la mise à l'écart d'autres pratiques, jugées traditionnelles par Lefebvre, comme le tractage ou l'affichage. Ces pratiques se voient redistribuées, requalifiées, et la participation en interne est mise en exergue. On parle de parti "délibératif", qui incite partenaires sociaux, opinion public et médias au débat. Une des causes de cette démocratisation est pour Lefebvre le fait que les dirigeants socialistes aient voulu donner une meilleure image du parti, déchiré après le congrès de Rennes qui voit s'affronter sept motions au sein du parti socialiste, mais où aucune ne parviendra à s'imposer majoritairement, le tout dans une ambiance plutôt malsaine. Ces motions, représentants différents courants politiques posent problème, déchirent le parti et en donnent une image négative. On intègre alors des procédés de démocratie directe et représentative dans le parti, c'est la démocratisation. La parole des militants devient alors "régénératrice", dans le sens où le PS va vouloir se rénover après chaque défaite