Temoignage sur le conflit du caucase
…]Nos chars se couvrent mutuellement contre les engins antichars de l’infanterie russe. Les premiers T-34 soviétiques flambent. Nous avançons dans une charge homérique. « Halte au feu ! »Je regarde notre commandant dans sa tourelle. Il dirige ses jumelles vers d’autres cibles. Soudain il tressaute, retire ses jumelles et essuie ses yeux puis il reprend sa reconnaissance. Je prépare déjà l’obus antichar pour la prochaine cible. Des tirs de mitrailleuses se déclenchent sur notre gauche ! Les impactes résonnent sur la tourelle, puis un obus de 17,2 cm atterit tout près de nous. Un geyser de terre et de feu s’élève vers le ciel tandis que des éclats de métal brûlant volent dans tous les sens, contre notre blindage et contre la tourelle. Notre commandant se laisse glisser très rapidement dans la tourelle, je l’observe, son visage est blême mais il n’est pas blessé. Prudemment il ressort la tête hors de la tourelle et donne l’ordre d’avancer. J’ouvre la trappe du blindage frontal de la tourelle et observe également le champ de tournesols devant nous. Par-dessus les têtes noires et jaunes des tournesols un gros carré avec un tube important se dessine. C’est un char russe KV II avec son canon de 15 cm (15,2 cm en réalité). Dieu quel monstre !! Son tube est dirigé dans l’autre direction en quête d’une cible. Nous roulons directement vers lui, dissimulé par le champ de maïs car nous devons nous approcher le plus près possible afin de le blesser avec notre petit 5 cm court !!! Il tire dans l’autre direction ne nous ayant pas encore vus. Son rechargement est long car il est composé de la charge et d’une cartouche comme une pièce d’artillerie lourde classique. Nous en sommes maintenant à 200