tenue de ville
« Tenue de ville »
Monique Proulx
XYZ. La revue de la nouvelle, n° 34, 1993, p. 9-13.
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T E N U E DE VILLE
MONIQUE PROULX
Ql e s t u n M e u o u I e8 belles choses se côtoient sans s'oppresser, avec une distinction qui laisse à chacune l'espace pour briller. Les fauteuils, de velours chaud et d'aérienne tubulure, sont bleu poudre comme un ciel inaltérable. À côté d'eux, les plantes encastrées dans de vastes urnes se croient sous les Tropiques et se lancent dans des floraisons extravagantes. La lumière, il faut dire, émane de partout, solaire même lorsqu'il pleut. Sur les petites tables basses où se marient le verre et le vrai marbre, des livres d'art luxueux et des revues culturelles sont abandonnés aux doigts errants et remplacés impitoyablement aussitôt qu'un fantôme de flétrissure apparaît au coin de leurs pages. Il y a peu de tableaux sur les murs, mais ceux qui y sont proclament leur authenticité, l'un signé par Edvard Munch, l'autre par Manet, le dernier par
Riopelle dans sa période d'oies et de tourmentes.
C'est un îlot de bon goût et