Cet extrait de l'ouvrage Essai sur l'origine des langues de Rousseau nous pose la problématique de l'évolution du langage. De son origine que l'auteur déclamera comme un «cri de la nature» jusqu'à une forme plus évoluée qu'est le geste et la parole articulés. De ce fait nous pouvons voir trois changements majeurs dans cet apprentissage ainsi que trois comportements différents des Hommes entre eux.

Tout d'abord présent sous l'état de nature, le langage n'est que primitif et sauvage. L'Homme utilise «le cri de la nature» pour exprimer un besoin, une nécessité vitale qui peut demander l'aide d'autrui. Comme le dit Rousseau, l'Homme commença à sentir avant de raisonner. De ce fait, nous voyons apparaître la fonction expressive du langage qui tend à s'occuper du destinateur. Nous pouvons comparer ce cri à celui d'un nouveau né qui demande à ce que l'on s'occupe de lui. Ainsi c'est une première entrée en contact avec autrui, l'invention d'un langage par signes.

Dans un deuxième temps, la communication deviendra plus étroite. Le système de signes, autant des signes sonores, visuels que tactiles, devient plus développé. Il utilise le geste pour montrer un objet du réel cependant ce système s'avère être inefficace ne pouvant «parler» d'un objet si celui ci n'est pas présent. L'Homme utilise les inflexions de sa voix, des gestes expressifs et des sons imitatifs qui permettent de ce fait de donner plus de sens. Ainsi de la même façon, nous pouvons le comparer à un bébé qui imite avec sa voix ce qu'il entend et qui utilise les expressions du visage pour se faire comprendre. Cependant ce langage rencontre un blocage, pour la langue, d'ordre physique, l'organe de la parole étant encore peu développé.

En dernière partie, c'est le déblocage de la parole, l'Homme apprend sa capacité à articuler à force d'entraînements sur son organe. Le langage devient donc articulé et la création de mots, non plus sous la forme d'onomatopées, peut commencer. Nous entrons dans un état