Texte: Hegel, Les passions dans l'histoire
Lorsque nous considérons ce spectacle des passions et les conséquences de leur déchaînement, lorsque nous voyons la déraison s'associer non seulement aux passions, mais aussi et surtout aux bonnes intentions et aux fins légitimes, lorsque l'histoire nous met devant les yeux le mal, l'iniquité, la ruine des empires les plus florissants qu'ait produits le génie humain, lorsque nous entendons avec pitié les lamentations sans nom des individus, nous ne pouvons qu'être remplis de tristesse à la pensée de la caducité en général. Et étant donné que ces ruines ne sont pas seulement l'œuvre de la nature, mais encore de la volonté humaine, le spectacle de l'histoire risque à la fin de provoquer une affliction morale et une révolte de l'esprit du bien, si tant est qu'un tel esprit existe en nous. (...) On en arrive à une douleur profonde, inconsolable que rien ne saurait apaiser. Pour la rendre supportable ou pour nous arracher à son emprise, nous nous disons: "Il en a été ainsi, c'est le destin, on n'y peut rien changer. (...)" Cependant, dans la mesure où l'histoire nous apparaît comme l'autel où ont été sacrifiés le bonheur des peuples, la sagesse des Etats et la vertu des individus, la question se pose nécessairement de savoir "pour qui, à quelle fin" ces immenses sacrifices ont été accomplis."
Dans ce texte Hegel aborde le spectacle de désolation que peut nous offrir l'histoire de l'humanité : guerres, destructions, morts...Attachez vous ainsi à montrer en quoi l'histoire des hommes ne peut, bien souvent que choquer la morale. Hegel remarque alors que face à se spectacle nous finissons toujours par nous incliner comme s'il s'agissait d'une fatalité. Il s'agit alors de se demander quelles fins l'histoire peut bien poursuivre. Tel est le sens du dernier passage de votre texte. Il faut donc que vous vous attachiez à montrer la légitimité d'une telle interrogation de la part de Hegel. En effet, pourquoi ne pas en rester au