Depuis 1973 la Grande-Bretagne est engagée dans le processus européen. En 1975 un référendum sur le maintien de la Grande-Bretagne dans le Marché commun a vu le Oui le remporter avec 67,2 % des suffrages exprimés. La politique européenne prend une telle envergure dans la politique extérieure britannique qu’on invente le concept d’«intermestique», contraction d’«internationale» et de «domestique» (expression de William Wallace, Directeur-adjoint du Royal Institute of International Affaires de Londres.) Le parti conservateur représente alors le parti pro-européen en Angleterre (alors que la situation actuelle est plus confuse). En effet le traité d’adhésion de la Grande-Bretagne avait été l’œuvre du gouvernement conservateur d’Edward Heath –18 juin 1970 au 28 février 1974. Quand Harold Wilson, travailliste, réélu en 1974, met en place la « consultation nationale » promise, la consigne du parti travailliste est de faire campagne en faveur de la « renégociation » du traité de 1972, en clair, pour le Non. La position du parti conservateur, en faveur du maintien, l’emporta marquant nettement dans l’opinion une distinction entre travaillistes et conservateurs sur la question européenne. Si Margaret Thatcher a laissé la défense du traité à Edward Heath elle reprend néanmoins sa ligne de politique européenne lorsqu’elle lui succède à la tête du parti conservateur la même année ; elle n’en fait pas de même en matière de politique interne. Mais après tout son engagement pro-européen de cette époque relève plus de stratégie politique nationale que de conviction européenne : si elle déclare symboliquement à Rome en juin 1977 souhaiter coopérer de tout cœur…à cette entreprise commune…Comparées aux intérêts que nous avons en commun, les divergences qui nous séparent tendent à l’insignifiance, c’est plus un signe fort à l’électorat britannique qu’un engagement solide aux côtés des autres membres de la Communauté. En effet le parti conservateur, et Margaret Thatcher la première –