Theatre divertissement et pedagogie
L3 Cinéma
Introduction à la « Musique d’accompagnement pour une scène de film » d’Arnold Schoenberg
Un film de J.M. Straub et D. Huillet. (1972)
Straub et Huillet partent d’un constat simple et indéniable : il y a eu le nazisme. Au moment où ils tournent, le peuple allemand n’est pas complètement réconcilié avec lui-même.
Le cinéma de Huillet et Straub est à contre courant du cinéma dominant de l’époque et nous pouvons le vérifier avec ce film. Ce dernier comprend notamment des extraits de lettres d’Arnold Schoenberg à Wassily Kandinsky écrites en 1923 et des textes du discours de Bertolt Brecht au Congrès international des intellectuels contre le fascisme en 1935, avec la musique d’Arnold Schoenberg. Il est question dans ces textes et donc dans ce film, du rapport au nazisme à travers l’histoire personnelle de Schoenberg, et de la réflexion personnelle de Brecht sur le fascisme. C’est d’emblée un cinéma politique, engagé qui est réalisé par ces cinéastes. Nous voyons Günter Peter Straschek, assis dans un studio, lire les lettres de Schoenberg. Straschek était historien autrichien du cinéma, et s’intéressait aux cas des exilés d’Allemagne pendant la seconde mondiale. Ensuite, nous voyons dans le même lieu, Peter Nestler, lire des extraits du discours de Brecht. Peter Nestler, quant à lui, travaillait la parole d’une manière singulière et était très proche dans sa pensée et sa pratique du cinéma des Straub. C’est en quelque sorte une famille de pensée qui est réunie sur ce tournage.
Dans les films de Straub, le fond et la forme sont intimement liés Ainsi, il est assez clair, lorsque nous étudions cette œuvre, que les problématiques de la création artistique après la Shoah et de la restitution et représentation de la parole sont primordiales. Ce sont les deux axes que nous allons tenter d’aborder dans ce travail.
Straub, dans « Brecht après la chute » dit, et cela me semble être le fondement de sa pensée et de son œuvre : « La