Théatre, art conventionnel?
1.Au dix-septième siècle, les auteurs reprennent les règles aristotéliciennes :
·la vraisemblance : « l’esprit n’est point ému de ce qu’il ne croit pas » précise Boileau dans son Art poétique (chant III).
·La règle des vingt-quatre heures qui, en réduisant le temps écoulé entre les actes, permet au spectateur de croire au temps de la représentation
·Le respect de la bienséance : éviter tout ce qui pourrait choquer le public.
2. D’une façon générale, les conventions au théâtre sont :
- le langage qui est inventé par l’auteur
- le jeu du comédien qui feint l’émotion
- le décor et les objets qui sont symboliques
(voir texte de J. Anouilh, dans "Contexte")
Nous sommes dans le monde des apparences malgré la présence réelle des acteurs. Ceux-ci jouent à être, à sentir, à paraître dans un décor stylisé, fabriqué. Ils s’expriment comme l’ont écrit les auteurs dramatiques.
- Plaisir et intérêt du spectateur:
1. Tout le théâtre hérité de la farce semble détaché des contraintes de la réalité. Monde de conventions, il n'a dès lors d'autre fin que d'être un divertissement.L'univers est purement esthétique et le spectateur apprécie le caractère festif de l'oeuvre. Ainsi, la comédie-ballet de Molière, "Le Malade imaginaire" se termine par un délire carnavalesque. La tragédie même n'enseigne parfois aucune morale contre la fatalité: le public y trouve le plaisir de la terreur et de la pitié.
Quand le théâtre est sa propre fin, les spectateurs, en acceptant toutes les conventions, entrent dans un univers où ils peuvent s'émouvoir, pleurer et rire; dans un ailleurs poétique indépendant de tout jugement sur les moeurs.
2. En incarnant les rêves d’un auteur, les comédiens rejoignent le spectateur qui cherche à se comprendre. En entrant dans la salle, c’est lui qu’il vient voir. Le réel alors surgit et peut prendre aussi la forme d’une interrogation collective sur l’époque contemporaine (l'hypocrisie dans "Dom Juan" et le fanatisme dans