thérèse raquin incipit commentaire
I) La description réaliste d'un lieu étrange : le passage du Pont-Neuf
A. Une description réaliste et minutieuse
B. Une description qui vise à susciter un sentiment d'étrangeté et de malaise
II) Une description qui sert d'avertissement tragique : le passage du Pont-Neuf comme un lieu macabre
A. Les indices de la mort : un lieu peu propice à la vie
B. La comparaison explicite du passage du Pont-Neuf à un « caveau »
C. L'annonce tragique de la suite du récit
III) Une description symbolique : un portrait en creux et dévalorisant de ses habitants
A. Un endroit repoussant et méprisé
B. Un passage détestable à l'image du caractère méprisable de ses habitants
C. Un passage qui introduit aussi le thème de l'hypocrisie
Conclusion
Problématique de lecture : il s'agit ici de la première page du roman d'Émile Zola. On doit donc se demander quelles sont les fonctions de cet incipit et comment Zola parvient à captiver d'emblée son lecteur. Par ailleurs, dans la Préface de la deuxième édition de son oeuvre, Zola affirme que son « but a été un but scientifique avant tout » : cet incipit confirme-t-il l'impersonnalité et l'objectivité auxquelles Zola prétend s'être astreint ? (...)
[...] On note en effet à plusieurs reprises que Zola caractérise le passage avec des adjectifs aussi bien voire davantage appropriés à des personnes : ainsi la nuit jetée par les vitres est-elle ignoble (l.11) ; l’adjectif permet de suggérer l’absence de noblesse morale des habitants. De même, quand Zola écrit qu’une clarté blanchâtre ( ) traîne misérablement dans le passage l’adverbe misérablement et la personnification produite par le verbe traîne paraissent renvoyer surtout aux personnes présentes dans ce lieu ; un peu plus loin, le romancier emploie d’ailleurs significativement ce même verbe pour évoquer l’action de vieillards : des vieillards se traînant dans le crépuscule morne qui tombe des vitres (l.38-39) ; là aussi, l’adjectif morne d’ordre moral,