Théâtre benjamin constant
Introduction
«Ce que la foule demande presque exclusivement à l’oeuvre dramatique c’est de l’action, ce que les femmes y veulent avant tout c’est de la passion ; ce qu’y cherchent plus spécialement les penseurs c’est ce sont des caractères» nous dit Victor Hugo dans sa préface de Ruys Blas. Le théâtre cherche avant tout à plaire, les auteurs de pièce vont donc tout d’abord chercher à attirer le lecteur ou le spectateur. Pour cela différentes stratégies sont mises en place, la forme de la pièce (comédie, tragédie…), le sujet, les personnages. Les auteurs, selon les époques ont été soumis à certaines règles, ce qui fait que l’on trouve de grandes différences entre le théâtre d’aujourd’hui et le théâtre du XVIIème ou bien entre le théâtre français et le théâtre allemand. Ces différences peuvent parfois poser des problèmes dans les traductions. Ainsi Benjamin Constant, passionné par le théâtre allemand et voulant traduire une pièce de Schiller est confronté d’une part à la longueur de la pièce en allemand (plus de 7000 vers) et les différences de personnalité entre personnages français et allemand. Dans un texte intitulé « quelques réflexions sur la tragédie de Wallenstein et sur le théâtre allemand », publié en guise de préface à son adaptation de la pièce de Schiller en 1809, il exprime la critique suivante à l’égard du théâtre français : «Les français (…) ne peignent qu’un fait ou une passion. Les allemands (…) peignent une vie entière et un caractère entier (…) Les allemands n’écartent (du caractère) de leur personnage rien de ce qui constituait leur individualité. Ils nous les présentent avec leurs faiblesses, leurs inconséquences et cette mobilité ondoyante, qui appartient à la nature humaine et qui forment les êtres réels. (…) En ne peignant qu’une passion, au lieu d’embrasser tout un caractère individuel, on obtient des effets constamment tragiques, parce que les caractères individuels, toujours mélangés,