Tous ruinés dans 10 ans, jacques atali
Editeur : Fayard - Date de parution : 19/05/2010 - Nombre de pages : 260
Les pays occidentaux ont un long passé d’emprunteurs et se sont retrouvés à plusieurs reprises en situation de défaut de paiement. Au lendemain de la seconde Guerre mondiale, les nations occidentales achèvent leur construction et établissent leur suprématie sur le reste du monde ; elles sont devenues les créanciers internationaux ainsi que les organisateurs du circuit de la dette. Les dérives de ce système ont conduit à une modification et à un retournement des rapports de force, qui a amené l’Occident à vivre au crochet de l’épargne des pays du Sud. Selon J.A., nous sommes aujourd’hui au bord d’un nouvel ordre mondial qui est «un rite de passage nécessaire» et qui s’illustre par le fait que lorsqu’une « nouvelle puissance dominante » émerge, « elle prête aux souverains dominants avant de les remplacer ». Comment alors briser le cercle de l’endettement, éviter la ruine de l’Occident et mettre fin aux dérives d’un système financier international déséquilibré ? Pour cela, il conviendra dans un premier temps de se concentrer sur un aspect définitionnel et historique de la dette et de voir dans quelle mesure elle peut être considérée comme un mal nécessaire. Par extension, nous verrons qu’il est important de faire la distinction entre une bonne et une mauvaise dette. Dans un second temps, nous tenterons d’établir un état des lieux et d’identifier les enjeux et perspectives qui s’offrent aux différents acteurs du système économique mondial dans les dix prochaines années.
I/ La dette, un mal nécessaire
1/ Constat empirique
La dette est une somme que l’on doit ; elle est initiée par un emprunt qui résulte d’un contrat passé entre deux entités. D’un côté, l’emprunteur bénéficie d’une rentrée d’argent immédiate qu’il n’aurait pu réunir seul ; de l’autre, le créancier est assuré de récupérer l’intégralité de la somme prêtée,