Tragédie du roi christophe
Le ballet des symboles La scène inaugurale de la tragédie césarienne du roi Christophe[1] propulse littéralement le spectateur au beau milieu d’une arène où se déroule un combat de coqs, dernière occupation en date à laquelle s’adonnent avec passion les haïtiens de l’Indépendance. Les deux champions qui concourent portent ainsi chacun le nom d’un des deux leaders politiques autour desquels se cristallise la politique d’Haïti. D’un côté, Christophe, le futur roi, et de l’autre, Pétion, le président de la République se disputent la suprématie de l’Ile, chacun proposant une vision distincte et personnelle du pouvoir. Le prologue permet également une mise en contexte de la pièce par l’intermédiaire d’un présentateur-commentateur venu résumer les forces en présence dans l’île : Une fois l’indépendance acquise, Haïti née sur les cendres fumantes de Saint-Domingue, une république noire fondée sur les ruines de la plus belle des colonies blanches, Christophe devint tout naturellement un des dignitaires du nouvel Etat[2]. On passe alors de l'arène du combat de coq à une joute verbale, que se livrent les deux leaders politiques à l’ouverture de l’acte I, l'affrontement rend compte de la difficulté à concilier les différentes tendances issues de l’insurrection. La parlure des