Transparence financiere
By Jean Jacques Ohana, on novembre 29th, 2009
Un an après la faillite de Lehman Brothers, les gouvernements et les autorités de régulation repensent les politiques de contrôle financier pour éviter que ne se reproduise « la crise financière la plus grave du siècle », selon les propos d’Alan Greenspan, ancien président de la Federal Reserve. Ces nouvelles mesures devront dépasser le cadre des banques et des institutions financières. Tous les acteurs économiques ont été impliqués à différents niveaux dans l’effondrement du système financier : les entreprises ont été souvent dépassées dans la gestion des risques, les collectivités locales ont été prises à revers par des produits structurés hasardeux, les Etats sont aujourd’hui laxistes dans leur endettement et la création de monnaie.
L’accélération des crises financières depuis une dizaine d’années donne le vertige: crise financière de 1998 ponctuée par la faillite du fond d’investissement LTCM et de plusieurs états émergents, crise majeure du crédit aux entreprises en 2002 ou plus récemment, crise des « subprimes » puis effondrement du système bancaire à l’automne 2008.
Le dénominateur commun de ces différents épisodes est l’opacité. Les crises proviennent en effet des réactions irrationnelles des acteurs face à l’incertitude, car rien n’est plus déstabilisant que l’ignorance. La distinction entre incertitude et risque a été proposée par l’économiste Franck Knight en 1921. Le risque désigne une situation où l’univers des possibles est bien délimité et les probabilités quantifiables. Par opposition, l’incertitude décrit une situation où rien de l’avenir ne peut être connu ni à fortiori quantifié.
Cet éclairage est plus que jamais d’actualité dans le contexte d’instabilité financière d’aujourd’hui. Les fortes turbulences prévisibles sur les marchés de devises, de taux et de matières premières vont perturber le développement à long terme des