Travail de recherche sur « l’incapacité de jouissance »
2825 mots
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Introduction Il est d’usage, lorsqu’on considère l’incapacité d’une personne, de distinguer l’incapacité d’exercice et l’incapacité de jouissance. Nous nous proposons d’analyser la notion juridique désignée sous ce dernier terme. Des incapacités de jouissance existent dans chacune des branches du droit. Le droit public en connaît comme le droit privé. Nous négligerons cependant volontairement le premier et plusieurs parties du seconde : nous laisserons notamment de coté les incapacités de jouissance qui ressortissent au droit international privé ; celles qui se réfèrent au droit commercial ; celles qui relèvent de la procédure civile ; celles qui appartiennent à la législation du travail. Nous examinerons seulement les incapacités de jouissance qui se rencontrent en droit civil. La notion d’incapacité de jouissance a, dans la doctrine française, un sens bien détérminé : elle désigne une certaine espèce de restriction apportée à la commune liberté juridique ; elle s’oppose communément à l’expression incapacité d’exercice, et traduit l’inaptitude d’une personne à être titulaire de certains droits ou certaines obligations. Ces idées, classiques chez tous les civilistes, sont ainsi présentées par M.Planiol1 : « Les expressions incapable, incapacité sont amphibologiques ; ordinairement elles s’emploient à propos de personnes qui, possédant tous leurs droits, n’en ont pas le libre exercice. Mais les mêmes expressions s’emploient encore pour désigner les personnes qui sont privées au fond d’un ou plusieurs droits ». M.Capitant, analysant la notion de capacité, dit dans le même sens2 : « La capacité juridique est l’aptitude à devenir sujet de droits, et à les faire valoir. Cette notin de capacité ainsi définie renferme deux éléments distincts et pour dire succesifs : devenir sujet de droits c’est acquérir des droits, en être titulaire, en avoir la jouissance ; faire valoir les droits, c’est les mettre en mouvement, pour en retirer les avantages qu’ils sont