Travaille en groupe
Toutes les objections que vous ne manquez jamais de faire à la pédagogie du travail de groupe et auxquelles Odile Métayer et Pascale Boulais tentent ici de répondre. Après avoir essayé de calmer quelque peu l'inquiétude du professeur au moment de passer à cette pédagogie, elles donnent d'utiles indications pour programmer ces activités, constituer les groupes, évaluer leur travail.
Proposer aux élèves de travailler à plusieurs, c'est chercher un type de réponse différent de ce qui se pratique ordinairement dans nos classes. C'est accepter de repenser notre rôle, d'organiser les cours autrement. C'est chercher des réponses aux multiples questions qui s'inscrivent dans le système complexe de conduite de la classe. Avant toutes choses, de sérieuses résistances ! Mais si l'idée peut séduire, la mise en application inquiète : toutes ces questions qui se posent constituent pour l'enseignant des obstacles forts : comment oser se risquer si on a l'impression de devoir « sauter dans le vide »? Nous avons écouté ces questions telles qu'on les entend dans les salles de professeurs. Je ne supporte pas le bruit ; quand ils travaillent ensemble, c'est très bruyant ; que vont penser les collègues qui en sont gênés ? Tout d'abord, il faut peut-être réfléchir à nos objectifs : voulons-nous en priorité une classe qui travaille ou une classe silencieuse ? Est-ce que parfois une classe très silencieuse, qui semble écouter le discours du professeur n'est pas, en fait, très loin de ce qui se dit? Qui d'entre nous n'a pas cultivé l'art de regarder un professeur avec de grands yeux attentifs tout en préparant le prochain week-end dans sa tête ? Ce n'est pas parce qu'il y a du bruit que le travail n'est pas efficace; mais il est vrai que certains niveaux sonores peuvent être gênants. Il est évident que pour travailler en groupe, les élèves doivent pouvoir se parler... Il faut donc envisager avec eux la question du bruit