Témoignage 2egm
C’était la nuit du 9 au 10 avril 1944 j’avais 13 ans …
Je dormais quand, soudain, j’entendis une explosion violente. Je me réfugiai avec ma famille dans notre cave étayée au 16 avenue de Soubise.
Pendant plus de cinquante minutes d’épouvante, j’avais peur que la mort m’emporte avec l’explosion de notre maison. Des bombes tombaient à trois-cents mètres de notre maison dont deux qui n’ont pas éclatées dans l’avenue du colisée à quelques mètres de là. Mon père qui avait combattu pendant la première guerre nous répétais pour nous rassurer : « Ne vous inquiétez pas, quand on entend siffler un obus, il ne tombe pas sur nous ». Les sifflements, les explosions et les sirènes émettaient un vacarme épouvantable. Un chien bloqué sous les décombres hurle également.
Durant la première vague, cent neuf avions furent envoyés pour décharger leurs tonnes d’engins explosifs sur Lille/Lomme/Lambersart.
La deuxième vague fut plus impressionnante avec plus de cent quinze avions. Sur les 239 avions prévus, un seul avion fut perdu. Ce bombardement Anglais pulvérisa plus de 100 Wagons de la gare de triage de Lille (Lille Délivrance).
Cette nuit là, plus de 600 hommes, femmes et enfants furent tués. Heureusement, je n’ai pas été touché par cette vague d’avions.
Un de mes amis, qui gardait sa nièce se réfugia également en sursaut dans sa cave sa nièce qui n’avait pas encore tout à fait 1 an dans les bras. Mon ami reçut un éclat d’obus dans sa mâchoire qui, par la violence du choc se détacha. Quand le bombardement fut terminé, mon ami sortit de la cave avec sa nièce qui est décédée quelques minutes auparavant dans ces bras.
Cette nuit me marqua à jamais, pour garder ces souvenirs, j’écris et quelques fois en me relisant, je me souviens de choses que j’avais