Un cri
Les feuilles d’automne avaient recouvert la route. Le tapis de couleur amortissait le bruit de ses pas. Il devait la retrouver. La nuit tomberait bientôt. Elle ne supportait pas le noir. Trop de mauvais souvenirs. Il devait absolument la retrouver. Sa marche rapide se transforma bientôt en course effrénée contre la montre. Il ne comprenait pas pourquoi elle avait agit ainsi. La cherchant dans tous les recoins de la forêt, il se remémora les évènements de la veille. Anxieux, il fronça les sourcils. Il ne s’était rien passé d’inhabituel. Il faut dire que pour lui, tout allait bien. Son cœur était pris. Il marchait sur un petit nuage, peu désireux de redescendre parmi les tracas de la vie quotidienne. Ce sentiment exaltant était réciproque. Et partagé. Repensant à celle qui désormais occupait son cœur, il sourit. D’un sourire heureux, calme et réconfortant. Le soleil éclairait son visage. Désirant profiter des rayons qui perçaient à travers le feuillage épais des arbres, il tourna son beau visage vers la lumière. Lorsque ses yeux émeraude se posèrent sur la rive opposée, il se figea. Elle était là, accroupie au creux de l’arbre, au bord de l’étang. Les yeux dans le vague, elle ne faisait visiblement pas attention à ce qui l’entourait. Sans faire de bruit, il fit demi tour dans l’intention de contourner la rive pour pouvoir l’approcher, sans la faire fuir à nouveau. Sur le chemin, il tenta une nouvelle fois de donner raison à un tel comportement. Lorsque sa copine et lui étaient sortis main dans la main de la cafétéria, et qu’ils s’étaient approchés d’elle dans l’idée de la saluer, elle s’était comme pétrifiée sur place et, prenant la direction opposée, avait courut à toute jambe, s’enfonçant d’avantage dans les bois. Cela datait de deux jours. Deux jours de traque incessante. Deux jours de poursuite. Deux jours d’épuisement. Deux jours de panique totale et confus. Deux jours de terreur et d’angoisse. Il l’avait enfin trouvée. Nichée au creux d’un arbre, la tête