Un jardin au bout du monde

935 mots 4 pages
Paul Prévost

Un jardin au bout du monde : l’infiniment petit dans l’infiniment grand

En 1975 Gabrielle Roy publie Un jardin au bout du monde, une nouvelle qu’elle aura retravaillée pendant une vingtaine d’années. On y fait la connaissance d’un vieux couple d’immigrants polonais, Martha et Stepan, que la géographie aura isolé dans leur hameau du Nord de l’Alberta et que le temps aura isolé l’un de l’autre. Cette solitude n’est brisée que par le discours intérieur de Martha au seuil de sa mort. Martha médite sur son jardin qu’elle cultive depuis toujours dans la plaine; son jardin au bout du monde. La plaine, le vent et la solitude sont des thèmes récurrents tout au long des nouvelles du recueil éponyme; une influence certaine de l’enfance de l’auteure franco-manitobaine. L’espace fictif du jardin est par contre propre à Un jardin du bout du monde. Non seulement Roy vient-elle y mettre deux espaces en opposition, ceux de l’infiniment grand et de l’infiniment petit, mais elle y oppose aussi deux métaphores. Le jardin symbolise l’œuvre de l’être humain, sa détermination à améliorer son sort et celui de son prochain alors que la plaine est le symbole de l’éternité immuable et du cycle du temps contre lesquels l’humanité ne peut rien. L’auteure privilégie particulièrement l’espace fictif comme matériau pour tremper le lecteur dans le contexte. Chacune des quatre nouvelles débute par la construction de cet espace qui influe sur les personnages. L’espace commun, c’est la plaine. Linéaire et infinie, elle est décrite telle que nous la concevons et telle que nombre d’auteurs l’auraient décrite. Par contre, Roy semble porter une attention particulière à son caractère et à ce qu’elle représente pour les différents personnages. De son «insupportable ennui »1 pour les Trudeau à sa « cruelle indifférence »2 pour les Doukhobors, la plaine interagit avec les personnages. Omniprésente et immuable, elle est cette évidence à

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