Un écrivain peut il par ses oeuvres contribué à l'amélioration de la société
TEXTE NO1
« L’espoir pour demain ? »
Le gigantisme des cités apporte son cortège de troubles, d'insatisfactions, de contraintes à subir.
Le temps perdu d'abord. Dans les files de voitures immobilisées à touche - touche, que faire d'intéressant ? C'est un véritable esclavage, sauf pour les puissants qui téléphonent de leur voiture, dictent des lettres, presque comme au bureau.
La monotonie et l'ennui ensuite, dus à la répétition des formes dans la construction des immeubles : d'où une banalisation qui est une forme d'esclavage.
Un des fruits amers du gigantisme, c'est la solitude, le rejet. On est beaucoup plus seul dans une grande cité que dans un de nos villages. On se croise dans les rues, par milliers parfois, sans se rencontrer une seule fois. On peut, si l’on vit sans famille, ce qui est le cas de beaucoup, être malade, mourir chez soi, sans que personne le sache. D'où un terrible anonymat dans la vie, dans la souffrance, dans la mort.
Je connais deux femmes seules, âgées, l'une à Paris, l'autre en Bourgogne, à la campagne. Cette dernière vit dans sa petite maison. Son mari est décédé. Ses enfants sont loin et ne viennent parfois qu’à l’occasion des vacances. Elle marche très difficilement, reste toujours chez elle (elle a heureusement la télévision). Pourtant, elle ne se plaint pas, ses voisins passent chaque jour sur la route devant sa porte, ils entrent. Cette chaleur amicale la réchauffe.
La parisienne, dans son petit " deux pièces " du quartier des Archives, est désespérément solitaire. Pratiquement pas de visites. Comme elle perd un peu la tête, ses voisins redoutent qu’elle n’ouvre par mégarde le robinet du gaz ou ne mette le feu. Ils souhaitent presque sa disparition.
Alors, on cherche à parquer les vieillards. Ils passent entre eux la fin de leur existence, sans participation à l’animation quotidienne, tandis qu’au village le vieux reste intégré à la ferme. On ne les parquait pas, on était habitué