Une bouteille dans la mer de bazac
1. Une amitié impossible ?
Le thème principal abordé dans le roman est celui d’une jeunesse désorientée par le contexte politique en Israël et en Palestine. Naïm, le Palestinien, et Tal, l’Israélienne, sont tous deux conscients d’appartenir malgré eux à deux camps différents. L’irrégularité des réponses de Naïm au début de leur correspondance laisse penser qu’il hésite à entamer un échange avec une Israélienne. Conscient de la situation à Gaza, Naïm doit prendre des précautions pour pouvoir continuer à correspondre avec la jeune Israélienne. Il efface systématiquement ses messages et trouve finalement un accès à internet grâce à deux Européens travaillant pour une association à Gaza. Après six mois de correspondance, une amitié est née.
Jeunes Israéliens et Palestiniens ne comprennent pas la guerre qui les oppose, ils en souffrent et se sentent impuissants. De cette souffrance peut naître une violence qui ne fait qu’entretenir la mésentente. Ainsi, dans ses premiers échanges électroniques, Naïm est parfois agressif et se sert de Tal comme d’un bouc émissaire. Il insiste sur l’existence de deux camps : les Palestiniens d’une part, et les Israéliens d’autre part. En fait, Naïm est « fatigué » de cette situation et rêve d’une autre vie que son quotidien à Gaza. Le jeune homme veut partir au Canada et connaître autre chose que la violence et les attentats. Tal, quant à elle, ne cesse de penser « qu’entre les Palestiniens et [les Israéliens], il pourrait y avoir autre chose que des corps déchiquetés, du sang et de la haine » (p. 16).
Les événements récents vécus par les deux personnages enflamment leur correspondance. Par exemple, l’échec des accords d'Oslo suite à l'assassinat du Premier ministre israélien Yitzhak Rabin par un fanatique israélien entretient un climat tendu et la paranoïa générale. Pour Tal et Gazaman, « c'est la fin du monde. Le début de l'Apocalypse » (p. 46), la fin de tout espoir d'un avenir pacifique possible entre Israël et