« Une flexibilité à la française » : quelle réalité ?
« Une flexibilité à la française » : quelle réalité ?
Avec l’arrivée de Nicolas Sarkosy à la présidence de la France en 2007, l’une des volontés affichée par le chef de l’Etat a été d’assouplir le marché de l’emploi. Cela se traduit notamment par la création de Pôle emploi, regroupement de l’ANPE et des Assédic en un guichet unique. A ce propos, le dernier rapport de Jean Paul Delevoye, médiateur de la République, a permis de mettre à jour certains dysfonctionnements liés à cette fusion. Ainsi, le plan Rebond pour l’emploi qui devait permettre à 350.000 chômeurs en fin de droits de bénéficier d’un plan d’insertion renforcé, s’est traduit par un échec puisque moins de 6% d’entre eux en ont bénéficiés.
Ceci nous amène à s’interroger sur la réalité du modèle français en matière de flexisécurité.
Le terme de flexisécurité est la contraction de flexibilité et de sécurité. Apparu en 1995 aux Pays-Bas, à l’initiative du ministre du travail Ad Melkert, ce mot-valise est définitivement acquis quatre ans plus tard lors de l’adoption de la loi « flexibilité et sécurité » qui désigne deux réalités paradoxales : la première est celle d’une grande facilité de licenciement et de recours au travail temporaire, ce qui renvoie à la notion de flexibilité pour les entreprises. La seconde est la possibilité pour les salariés d’obtenir des indemnités en conséquence et quelque soit le type de contrat de travail concerné, ce qui renvoie à la notion de sécurité pour les travailleurs. Outre les Pays-Bas, c’est le modèle danois qui est le plus souvent remarqué en raison de la publication en 1999 du « triangle d’or » par le Ministre du travail et qui préconise : une grande flexibilité du marché du travail, un système d’indemnisation généreux et des politiques actives de l’emploi. Plus récemment, la « flexisécurité à la française » de François Fillon, communément admise sous l’appellation de loi de modernisation du marché du travail, a été introduite le 25 janvier 2008 et