Une tempête, aimé césaire
Une tempête, Aimé CESAIRE
II, 2
Aimé Césaire, grand écrivain et poète Martiniquais du XXème siècle écrit en 1969 Une tempête, pièce de théâtre en trois actes. Il s’agit d’une réécriture de la pièce La tempête de William Shakespeare, comme l’indique la note « Adaptation pour un théâtre nègre ». Cette pièce est une critique directe à l’encontre de la colonisation. Dans la version de Césaire, Prospero fait figure de colonisateur, et Caliban endosse le costume de l’esclave qui souhaite s’émanciper. Ils vivent sur une île avec la fille de Prospero, Miranda, ainsi qu’Ariel, le second esclave de Prospero. Suite au naufrage de leur navire, Gonzalo, Sébastien et Antonio échouent sur l’île de Prospero qui veut tirer vengeance de ceux qui ont usurpé ses titres et fonctions. Dans la scène 2 de l’acte II, les trois naufragés découvrent l’île. Cette scène à l’humour incisif constitue une condamnation ironique de l’invasion coloniale. Dès lors nous pouvons nous demander comment Césaire utilise-t-il le grotesque pour dénoncer la colonisation ? Pour tenter d’y répondre nous verrons dans un premier temps la découverte d’une île paradisiaque, puis dans un second temps nous nous intéresserons à l’utilisation de la dérision au service de la critique, enfin nous nous pencherons sur le personnage de Gonzalo, porte-parole d’une nouvelle idéologie coloniale.
Lorsque Gonzalo, Sébastien et Antonio débarquent sur l’île de Prospero ils découvrent une île pleine de richesses. La nourriture abondante enchante les naufragés. La faune et la flore sont luxuriantes et l’île s’apparente à une corne d’abondance. Des trois personnages Gonzalo est le plus enthousiaste, c’est lui qui s’émerveille des trésors de l’île (« Magnifique pays ! »). Antonio et Sébastien semblent un peu plus dubitatifs, au vu de leurs nombreuses interrogations.
Aussitôt admirées, l’île et ses richesses sont tout aussitôt convoitées par ces nouveaux arrivants. En effet, Gonzalo souligne tout de suite