Une vie de maupassant
Guy de Maupassant, écrivain naturaliste différent de Zola, acquit un renom grâce à ses nombreux récits où le réalisme domine. Dans l’un de ses romans Une vie, publié en 1883, nous retrouvons les caractéristiques du naturalisme, dont le milieu de vie, créant les désillusions de Jeanne au fil du roman, celles-ci sont mises en évidence dans le passage qui relate la nuit de noce. Cette étape comme étant le premier abord du mariage suscite l’attention du lecteur : En quoi ce tournant dans la vie de Jeanne est un traumatisme physique et psychologique ?
Nous verrons que l’ignorance de Jeanne l’amène à une confrontation à la réalité tout d’abord physiquement puis psychologiquement.
Le corps de Jeanne est confronté à une réalité sexuelle.
E n effet, alors que Julien pense à son plaisir Jeanne se sent brutalisé comme nous pouvons le constater dans l’anaphore de « baiser » (l.1836-1837) graduée d’adjectifs de plus en plus violents, Julien déborde de désir et ne peut se contrôler, ainsi il ne prend pas de précautions, ce qui aggrave la peur de Jeanne. La bestialité de Julien est accentuée par le « poil épais » (l.1850) qui connote le dégout, l’aspect naturel et viril de l’homme dont Jeanne est ignorante, par conséquent le contact involontaire avec cette pilosité, cette nudité, est une découverte perturbante.
De plus, la peur de Jeanne entraine une douleur physique au moment de la défloration, celle-ci évoquée par la métonymie « souffrance aïgue » à la ligne 1841 . Manquant d’éducation sexuelle, Jeanne n’était pas préparée à se dévouer physiquement à un homme en lui cédant son corps. L’hymen ainsi rompu, Jeanne subit la perte d’une partie de son anatomie, cependant, elle subsiste passive face à cette violence dont le mot « inerte »(l.1838) connote le statue de la femme au XlX siècle ainsi que la mort, effectivement Jeanne n’a pas la faculté de s’opposer au comportement agressif de Julien, elle lui est donc entièrement soumise.