Sous la dépendance de la l’Empire byzantin, Venise se développe lentement et acquiert peu à peu une grande importance stratégique au IXème siècle, du fait de sa position au contact des côtés occidental et oriental de la méditerranée. N’étant qu’une petite île, anciennement celle de Rialto et régulièrement menacée par ses voisins, la ville se tourne très rapidement vers la mer d’où elle tire ses principales ressources telles que le sel et le poisson. Mais ce qui va faire la fortune et la puissance du nouvel état va être le grand commerce maritime qui, grâce à sa position stratégique, va rapidement offrir à Venise une place prépondérante en Occident ainsi qu’en Orient. Dès le début du Xème siècle, Venise devint la plaque tournante des deux côtés de la méditerranée, échangeant soieries de Constantinople contre le sel, le fer et les esclaves d’Occident. Leur commerce devint un circuit complet autour de la méditerranée : de l’Adriatique au Nil en passant par les Balkans, les îles grecques, la Mer Noire et Le Levant… Les convois de galères vénitiennes sillonnent ainsi toute la Méditerranée orientale, se faisant aussi quelque fois pirates à l’occasion ou adjuvant d’un pillage ou d’un siège pour avoir des terres et des richesses. La Cité État cherche à accroître sa puissance commerciale, ce qui pour elle, est un impératif de survie puisque les ressources de ses terres sont très limitées. Le commerce vénitien à Byzance reste toujours, pour le moment, soumis aux règles drastiques que rencontrent les étrangers à l’empire (impossibilité d’hiverner sur place, taxes importantes, contrôles accrus) ; mais à la fin du Xème siècle, un élément va changer la donne : la marine vénitienne. En effet, depuis la reconquête de la Crète en 961 la marine byzantine n’est plus vraiment entretenue. Or les arabes menacent les frontières de l’empire et l’armée doit se déplacer. L’empereur en charge à cette époque, Basile II, décide ce faire appel pour cela à la flotte de Venise et octroie, en