Violences faites aux femmes
La journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes a lieu ce lundi. En France, une femme meurt tous les deux jours et demi sous les coups de son conjoint. Mais d'autres types de violences, plus symboliques, sont tout aussi dévastateurs sur le long terme.
Cet article a été initialement publié le 25 novembre 2012 à l'occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.
Atlantico : Lorsque l’on parle de violences faites aux femmes, de quoi parle-t-on plus exactement, de violences physiques ? N’existe-t-il pas des violences symboliques ?
Marie Pezé : Je suis expert judiciaire donc pour moi les violences faites aux femmes correspondent à des délits et des infractions bien spécifiques qui vont du crime comme le viol, jusqu’aux coups et blessures en passant par les violences plus symboliques que l’on va classer dans les discriminations directes et indirectes.
Les violences faites aux femmes correspondent à des comportements physiques, psychologiques ou bien symboliques qui offrent une grille de lecture de la place de la femme dans une société donnée à une époque donnée.
La violence faite aux femmes est une violence particulière parce qu’elle est genrée, mais le droit étant un droit masculin, il ne fait pas la différence. Le droit et la justice se veulent aveugles à la différence alors que la société s’organise autour de ces mêmes différences. Au travail on le remarque encore plus, c’est ce que nous appelons les discriminations de système que personne ne voit et donc auxquelles tout le monde consent et collabore.
Pour parler des discriminations de système, le travail a d’abord été fait par les hommes parce que depuis la nuit des temps "le dehors" est la sphère des hommes et "le dedans" celle des femmes. On a assigné la sphère de la reproduction aux femmes et la sphère de la production aux hommes. Cela ne fait pas si longtemps que