Vision de l'automne par alexandre vallet

2254 mots 10 pages
L’automne commence aux Sept Citadelles.

La Mort sur son blanc destrier parcourt le monde, piquant les âmes au hasard ou selon un principe impénétrable. C’est une image usée et commune de se figurer cette entité sous un large voile noire, tenant en sa main squelettique son attribut effilée, et œuvrant sans limite ; toutefois, peu de gens viennent à se demander si son périple funèbre a un but, et s’il a une origine.

Moi, je sais, désormais, que la mort commence aux Sept Citadelles.

Trente années de ma vie furent consacrées à une correspondance fournie à travers toute l’Europe, mettant à mal les services postaux à tel point que je dus très tôt faire usage de ma fortune personnelle pour mandater des coursiers privés. J’étendis très vite un vaste réseau d’étude tant avec d’illustres confrères historiens qu’avec des paysans, des agriculteurs et quelques nobles férus de sciences humaines en général. Je cherchais en apparence à en apprendre toujours davantage sur les us et coutumes locales, propres à chaque village et sur les traditions religieuses ou païennes. En réalité, la vaste toile que je tissais sur le vieux monde n’avait d’autres buts que d’éprouver les qualités de communication d’une contrée à une autre. J’établis en quelques années une carte plutôt précise et pointai dessus les délais d’acheminement de mes lettres. Mon dessein se réalisa alors. Je vis apparaître plutôt clairement des zones où les coursiers ralentissaient considérablement. Et ce ralentissement se faisait sentir de manière très disparate selon le moment de l’année et selon les régions. Que devais-je en déduire ? Sachant que l’hiver, le froid et la neige étaient les éléments essentiels de ce ralentissement, devait-on conclure que la saison froide ne commençait pas partout au même moment ? Il n’y avait rien de fondamentalement bouleversant à dire que les conditions climatiques n’étaient pas identiques d’un pays à l’autre mais la carte que j’avais dessinée ne

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