Vivre avec l'autisme - résumé
Dans ce premier témoignage, Stéfany décrit avec une étonnante capacité d'introspection les bouleversements qu'elle a vécus à l'adolescence, période où le diagnostic de syndrome d’Asperger n'était pas encore posé.
Elle évoque cette nécessité envahissante d'approfondir ses connaissances dans certains domaines, ce qui l'aurait empêchée de se créer un réseau social. D'une manière presque scientifique, elle décrit l'analyse qu'elle a faite à ce moment de sa vie de la relation à l'autre et tous ses "mécanismes". Hospitalisée pour des problèmes d'anorexie, elle a dû prendre place au sein d'un groupe et a ainsi perçu plus précisément la différence entre son fonctionnement et celui des autres jeunes : il lui est impossible de conjuguer émotif et raisonnement. Ce clivage est à la source de sa différence, contrairement à ses congénères, elle fonctionne de manière unimodale : l'émotionnel ne peut pas être "traité" par la raison et le langage. Ses émotions "pures" vont donc s'exprimer inopinément et s'apparenter alors à des troubles du comportement. En effet, elle se trouve dans l'incapacité de verbaliser son état émotionnel, et donc de le gérer.
En outre, à l'adolescence elle a ressenti de fortes variations de sa sensibilité, notamment sur le plan sensoriel, allant d'un extrême à l'autre (hypo à hypersensibilité). De ce fait, elle a l'impression de ne plus se contrôler, et souffre du manque de stabilité de ses émotions et perceptions sensorielles. En découle cette difficulté, voire impossibilité pour elle d'aller vers l'autre, indépendamment de l'envie, car "elle n'emprunte pas le même chemin" et ne répond pas aux codes communément admis. Ces échecs sont très difficiles à encaisser et petit à petit l'ont conduite à s'isoler.
Enfin elle évoque l'importance du contexte pour maintenir le lien avec l'autre, le besoin de repères, d'anticiper afin d'adapter son comportement. Le cas contraire la gestion de tous les