Vocabulaire analyse de films
Personnage invisible que crée pour l’auditeur l’écoute d’une voix acousmatique hors-champ ou dans le champ mais dont la source est invisible […] Dans le cadre du cinéma, l’acousmêtre — distinct de la voix off clairement extérieure à l’image — est un personnage acousmatique se définissant par rapport aux limites du cadre, où il est sans cesse en instance d’apparaître et tenant de cette non-apparition dans le champ les pouvoirs qu’il semble exercer sur le contenu de ce dernier. À l’acousmêtre sont en effet couramment prêtés, dans l’imaginaire cinématographique, l’être partout (ubiquité), le tout-voir (panoptisme), le tout-savoir (omniscience) et le tout-pouvoir
(omnipotence).
Michel Chion, Un art sonore, le cinéma. Histoire, esthétique, poétique [2eme édition], Paris, Cahiers du
Cinéma, 2010, p. 412
. Fondu
Obtenu à la prise de vues ou en laboratoire, cet effet de liaison consiste à faire apparaître ou disparaître progressivement l’image.
L’ouverture en fondu fait émerger du noir une image. La fermeture en fondu, ou fondu au noir, à l’inverse, fait disparaître l’image qui devient noire. Cette apparition/disparition de l’image peut se faire dans toutes les couleurs : fondu au blanc, rouge, etc. Le fondu enchaîné correspond à la surimpression de deux séries d’images, les dernières du plan qui se termine et les premières du plan suivant.
De façon conventionnelle, on utilise ces procédés comme s’ils étaient des signes ponctuatifs : les fondus servent à indiquer le début ou la fin d’une séquence, le fondu enchaîné à suggérer une continuité malgré une ellipse spatio-temporelle. Mais à la différence de la langue, le cinéma ne connaît pas de ponctuation prédéterminée, et les procédés peuvent être destinés à un tout autre usage signifiant.
Marie-Thérèse Journot, Le vocabulaire du cinéma [3e édition], Paris, Armand Colin, 2011, p. 56-57.
Terme technique désignant l’apparition ou la disparition d’une image, obtenue par une variation
de