voila zola
[Amorce] La saga des Rougon-Macquart, histoire d’une famille dans la deuxième moitié du xixe siècle, illustre les transformations économiques, sociologiques, industrielles de la France du Second Empire. Zola prétend appliquer à la littérature la méthode de l’expérimentation scientifique : après avoir récolté, le plus souvent sur le terrain, une documentation précise, il décrit les milieux dans lesquels évoluent ses personnages pour mieux étudier l’interaction entre l’homme et son milieu.
[Présentation du texte] Ainsi, dans Au Bonheur des dames, Zola rend compte du passage du commerce de détail traditionnel au commerce de masse, ancêtre de la grande distribution. Ce bouleversement est incarné par Octave Mouret, inventeur du premier grand magasin. À la fin d’une journée de « grande vente », il contemple le spectacle de son magasin livré aux femmes enfiévrées par la profusion des étoffes, admire avec fierté son œuvre et savoure son triomphe.
[Annonce du plan] Dans ce passage, Zola peint une réalité sociologique de son époque, celle d’un grand magasin un soir de « grande vente ». Mais, s’écartant des principes du roman naturaliste, il métamorphose par la puissance des images la scène contemplée par Mouret. Et, à travers cette métamorphose presque fantastique, il rend compte de l’évolution des mentalités et des valeurs, qu’il décrit non pas en sociologue mais en visionnaire.
I. L’évocation naturaliste d’un grand magasin
Zola décrit le grand magasin avec le regard scientifique du naturaliste.
1. Les lieux et la marchandise
Le vocabulaire technique, précis, permet la mise en scène concrète du décor.
Les termes « comptoirs », « caisse », « rayon » rendent compte de l’organisation des lieux dans leur fonctionnement traditionnel. En contraste, Zola décrit précisément l’architecture résolument moderne du grand magasin (architecture industrielle), à travers les mots « bazar », « charpente mécanique », « escaliers suspendus », « ponts volants ».
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