Voir est une chose qui cache le vrai
Victor Hugo Victor Hugo cherche, comme le plupart de ses contemporains, à faire passer un message à travers son œuvre. Il y exprime ses conceptions politiques, morales et spirituelles, ainsi que sa vision de l’Homme. Dans Notre-Dame de Paris, Hugo entremêle savamment l’histoire et la légende. Il critique ainsi la société à travers ses personnages à doubles facettes, et démontre que l'apparence ne devrait pas être l'unique chose sur laquelle on s'attarde et qu’il faut bien souvent s’interroger et être attentif afin de parvenir à voir la vraie nature de chacun. En d’autres termes, comme Hugo le dit dans L’Homme qui Rit « Voir est une chose qui cache le vrai. », peut-on dès lors le confirmer avec « Notre-Dame de Paris » ?
Le roman s’ouvre au moment de la fête de fous. Cela n’est pas un hasard, du fait que le jour du carnaval, tout le monde est masqué ; c’est le jour où toutes les valeurs sont renversées : les laids deviennent les personnes importantes. Le récit commence par conséquent directement sur la thématique de l’apparence et des préjugés (le masque étant la partie visible qui cache la vraie nature de chacun).
Il n'y avait plus ni écoliers, ni ambassadeurs, ni bourgeois, ni hommes, ni femmes ; plus de Clopin Trouillefou, […]. La grand'salle n'était plus qu'une vaste fournaise d'effronterie et de jovialité où chaque bouche était un cri, chaque œil un éclair, chaque face une grimace, chaque individu une posture. Le tout criait et hurlait. (p. 86)
C’est par l’ouverture avec l’élection du pape des fous que l’auteur peut introduire le personnage clé qui dénonce les préjugés : Quasimodo. Dans la Préface de Cromwell, Victor Hugo écrit : « [c]’est de la féconde union du type grotesque au type sublime que naît le génie moderne. ». Quasimodo semble pleinement y aspirer : c’est un être intermédiaire. Lorsque le lecteur rencontre Quasimodo pour la première fois, l’accent est immédiatement mis sur son physique.