Voltaire commentaire l'esclave de surinam
L’esclavage est une institution sociale présente dès l’Antiquité qui s’appuie sur l’idée d’une inégalité entre les hommes. Après les grandes découvertes de la Renaissance, les européens s’interrogent sur la notion de « nature humaine » : les noirs sont-ils des êtres humains ? Ont-ils une âme ? En considérant les noirs comme des descendants impies de Noé, on justifie à la fois la colonisation, en invoquant une mission religieuse, et l’exploitation des noirs, en alléguant leur nature inférieure. Le Code noir, à la fin du 17ème siècle, pose ces principes et énumère les différentes sanctions possibles à l’encontre des esclaves. Dans son conte philosophique intitulé Candide, Voltaire, célèbre philosophe des Lumières, prend position contre l’esclavage considérant qu’il est une atteinte aux droits et à la liberté de tout homme. Dans les chapitres précédents, Candide et Cacambo quittent le pays d’Eldorado avec pour projet de retrouver Cunégonde. La rencontre avec un esclave au sortir d’Eldorado constitue un choc brutal, un retour à la réalité dans toute son horreur. Comment Voltaire dénonce-t-il l’esclavage ? Tout d’abord, Voltaire semble mettre en place un récit neutre pour mieux suggérer l’horreur de la situation ; ensuite, par l’intermédiaire de l’ironie, il construit un véritable réquisitoire contre l’esclavage. Enfin, la critique de l’esclavage semble se doubler d’autres critiques.
Ce récit débute sur le mode du constat, afin de mieux mettre en évidence toute l’horreur de l’esclavage. La description sobre de l’esclave semble dénuée de toute émotion. En effet, l’esclave se présente aux voyageurs dans une situation d’humiliation : il est « étendu par terre ». Son dénuement est traduit par la négation restrictive « ne… que » : « n’ayant plus que… », et par la courte précision : « un caleçon de toile bleue » qui crée une surprise et apporte une surenchère dramatique à l’expression « moitié de son