Voltaire , traité sur la tolérance : lettre écrite au jésuite le tellier par un bénéficier le 6 mai 1714 »
3276 mots
14 pages
TEXTE 5-« Lettre écrite au Jésuite Le Tellier par un bénéficier le 6 mai 1714 », Traité sur la tolérance, Voltaire(1763)
Genre du texte : Epistolaire : il s’agit d’une fausse correspondance. La fausse correspondance est un moyen très efficace pour Voltaire de s’exprimer à travers un faux épistolier (le Bénéficier) qu’il charge d’un message polémique à l’ironie dévastatrice. La fausse correspondance est un moyen de contestation récurrent au 18 ème siècle. Voltaire et Montesquieu l’ont beaucoup exploité. C’est également un bon moyen de déjouer la censure. Types de texte : Argumentatif
Registres dominants : Polémique et satirique
Procédé dominant : Ironie
Introduction
Cette lettre est issue du Traité sur la Tolérance de Voltaire, paru en 1763, au moment de l’affaire Calas. Il s’agit d’une fausse correspondance qui est un moyen efficace souvent privilégié par les philosophes des Lumières pour s’exprimer. Voltaire donne la parole à un faux épistolier qu’il charge d’un message polémique, ironique et dévastateur. Dans ce chapitre 14 du Traité sur la Tolérance, Voltaire prête sa plume à un Bénéficier très hostile aux protestants. Ce bénéficier est chargé d’une étude sur la manière la plus expéditive de se débarrasser de cette population dangereuse. Le Bénéficier expose en quatre points, quatre formes d’intolérance qui relèvent du fanatisme. Comment Voltaire parvient-il à dénoncer les injustices et le fanatisme ? Dans quelle mesure expliquer logiquement un acte inacceptable est un moyen très efficace pour dénoncer l’inacceptable ? Nous étudierons, dans un premier temps, les différentes formes de l’intolérance du Bénéficier, puis, dans un second temps, les procédés de l’ironie voltairienne.
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Plan du cours I) Les différentes formes de l’intolérance
L’objectif du Bénéficier est clairement indiqué en ouverture de la lettre (1er paragraphe) : il s’agit de « délivrer » (l.2) les jésuites de leurs « ennemis » (l.3). D’emblée les protestants sont