Voyga au bout de la nuit céline
Céline – Voyage au bout de la nuit – (édition folio)
Énoncé:
«La plupart des gens ne meurent qu'au dernier moment; d'autres commencent et s'y prennent vingt ans d'avance et parfois davantage. Ce sont les malheureux de la terre.» p.36
Reformulation:
Nous sommes malheureux lorsque nous nous représentons notre mort tôt, car nous ne jouissons plus du présent.
Introduction:
Dans Voyage au bout de la nuit, Céline aborde plusieurs thèmes, dont celui de la fascination de la mort par l'homme. La manière dont celui-ci entreprend tout le long de son existence un voyage rempli d'agonie le conduisant au final jusqu'à son funeste destin. Il est aussi question de pulsions de mort, comment celles-ci se manifestent-elles au court du roman ?
Développement:
Céline a une vision très radicale et négative de la vie. Pour lui, l'homme, dès le stade de l'ovule, n'est que le jouet de la mort. Le destin de tout homme ne se trouve que dans la mort; entre la naissance et celle-ci, il n'y a que l'agonie. La naissance elle-même n'est pas considérée comme don de vie chez Céline, bien au contraire. Comme nous le constatons à la page 302:
«La sage-femme méprisait tout le monde. Mais c'est le mari, moi, pour ma part, que je désirais qu'on retrouve pour pouvoir le consulter, pour qu'on se décide enfin dans un sens ou dans l'autre. Le voilà qui se met à surgir d'un groupe, plus indécis encore que tous les autres le mari. C'était pourtant bien à lui de décider. L'hôpital ? Pas l'hôpital ? Que veut-il ? Il ne sait pas. Il veut regarder. Alors il regarde. Je lui découvre le trou de sa femme d'où suintent des caillots et puis des glouglous et puis toute sa femme entièrement, qu'il regarde. Elle qui gémit comme un gros chien qu'aurait passé sous une auto.» Bardamu est en présence d'une femme faisant une hémorragie suite à une fausse couche. On constate déjà que Céline ne veut pas faire assister son héros à un accouchement, mais à la mort d'un enfant qui ne