Warhol
Dubuffet : un long désapprentissage
A partir de 1945, Jean Dubuffet définit le concept d’art brut sous lequel il place « les productions de toute espace … présentant un caractère spontané et fortement inventif, aussi peu que possible débitrices de l’art coutumier ou des poncifs culturels, et ayant pour auteurs des personnes obscures étrangères aux milieux artistiques professionnel ». A partir d 1942, il invente une figuration qui rompt avec les conventions à la fois de la tradition occidentale et de l’abstraction pour s’inspirer du dessin d’enfant ou des graffitis. Ses portrais poussent très loin une impulsivité agressive - incisions, grattages de la surface – qui culmine dans l’outrance des Corps des dame liant « le métaphysique et le grotesque ». La figuration se trouble pour accentuer le caractère matériel du travail dans les Paysages du mental 1952 puis surtout dans les Texturologies et Matériologies de 1957-1960 étendues de matière picturales, épaisse, sans repères et sans noblesse, tels de fragments de réel.
Dubuffet a une carrière très longue, il parcourt véritablement le siècle. Né en 1901, il meurt en 1984. Aussi, l’œuvre que je vous proposais d’étudier, datée de 1950, se situe non seulement au mi-temps du siècle, mais au mi-temps de sa trajectoire en tant que peintre. Nous n’étudierons donc pas l’ensemble de son apport, trop important. Nous allons voir cependant grâce à cette étude de cas, les caractéristiques de ce que la critique a décrit comme la première période de l’art de Dubuffet 1942-1962. Des années particulièrement charnière. Elles sont celles d’un désapprentissage progressif, vécu sur le plan de la pratique de l’artiste, qui par un processus d’expansion, se trouve théorisé et intégré dans une pratique d’ambassadeur, de collectionneur et théoricien de l’art brut, autant d’activités, on s’en doute, qui rejaillissent sur sa propre pratique.
Une institutionnalisation
Rétrospective 100 ans après sa