A patriotic american
03.02.2011 , publié dans le journal senegalais 24 heures
« Les décideurs africains doivent soutenir l’agriculture paysanne».
« L’agriculture paysanne sénégalaise et africaine est dans l’impasse ! » s’est exclamée Mariam Sow, directrice de l’ONG Enda Pro Nat, devant la délégation suisse au Forum social mondial de Dakar. Une soixantaine de parlementaires, représentants d’ONG, syndicalistes et journalistes effectuent ces jours des visites de terrain à Dakar et environs, afin de mieux cerner la réalité sénégalaise en vue de leur participation au Forum, qui démarre dimanche 6 février. « On a connu une agriculture traditionnelle basée sur des systèmes d’exploitation qui tenaient compte des réalités locales et permettaient aux populations de sécuriser leur alimentation par l’agriculture, l’élevage et la pêche, a continué l’infatigable militante. Mais après les indépendances on a voulu « moderniser » l’agriculture en mettant de côté le savoir-faire des paysans et en leur faisant croire qu’ils pouvaient gagner plus en cultivant de l’arachide et du coton pour l’exportation pour générer des devises et en utilisant des pesticides et des engrais. On a oublié les cultures vivrières, on s’est mis à disposition de l’extérieur pour satisfaire la demande étrangère, en oubliant qu’on doit d’abord répondre à nos besoin.» Elle appelle les Etats africains à reconnaître cette catégorie sociale qui vit en milieu rural et représente 60 à 70% de la population – une donnée contestée par le gouvernement, pour qui l’exode rural est inexorable et de plus en plus de gens vivent désormais en ville. « Est-ce que nos décideurs croient à l’agriculture paysanne africaine? », a-t-elle renchéri, y répondant implicitement par la négative. Mariam Sow déplore l’absence d’une politique agricole digne de ce nom, qui tienne compte des aspirations de la base et reconnaisse que les paysans sont des citoyens sénégalais comme les autres et