C'est pour bientôt, j'y travaille justement
D'abord à titre personnel, parce que je suis issue d'une famille juive polonaise et que je fais partie de plusieurs associations impliquées dans le travail de mémoire. Par ailleurs, je poursuis des recherches sur l'éducation morale et civique, en partenariat avec la Fondation Auschwitz de Bruxelles. J'ai publié un livre à l'INRP, qui synthétise un travail collectif de longue haleine : Quand les mémoires déstabilisent l'école. Mémoire de la Shoah et enseignement.
L'affaire Pederzoli m'a immédiatement sollicitée, au vu des premières dépêches de presse, je me suis d'abord scandalisée. Il y a souvent de bonnes raisons de soutenir un professeur contre les dysfonctionnements de l'administration scolaire.
Cependant, grâce à l'ancrage dans les « communautés mémorielles » et chez les enseignants de terrain impliqués dans ces transmissions, j'ai pu bénéficier de sources de première main et j'avais les clés pour décoder les pratiques, les conduites et les procédures de l'Éducation nationale. Ces connaissances manquaient à tous ceux qui ont généreusement pris la défense de Catherine Pederzoli. Il y a eu beaucoup de malentendus, sous-tendus par des peurs toujours vives. En fait j'ai découvert le contraire de mes préjugés de départ : non pas une institution maltraitante, mais une institution fragile. Il m'a semblé nécessaire de combattre la version « victimiste » de Catherine Pederzoli, selon laquelle on assisterait à un « négationnisme rampant » au sein même de l'institution scolaire, dont seraient victimes une vingtaine d'enseignants et chefs d'établissement. De telles accusations sont extravagantes.
QUEL DANGER Y-A-T-IL À SOUPÇONNER L'ÉDUCATION NATIONALE D'ANTISÉMITISME ?
Il y a d'abord que c'est faux, et qu'on ne construit rien de bon sur des dénonciations irrationnelles. Il ne faut pas abuser des accusations graves, sinon les alarmes ne sont plus crédibles lorsqu'elles sont véritablement