J'ai été...

André Spire (1868-1966) Poèmes d’hier et d’aujourd’hui. 1953

Introduction
L’enseignement, et les valeurs culturelles, ont connu une complète remise en question dans les années 70. C’était déjà le cas dans ce poème d’André Spire, J'ai été, extrait du recueil Poèmes d’hier et d’aujourd’hui et publié en 1953.
Le poète nous y livre une réflexion à la fois fantaisiste et lyrique ; il évoque de façon satirique son passé de professeur de lettres qu’il estime responsable du tarissement chez lui de l’inspiration et de la création poétique, et c’est l’occasion de suggérer métaphoriquement sa conception personnelles de la poésie.

Composition
Composition formelle
5 strophes de longueur irrégulière écrites en vers libres

Composition du fond : plan du texte
1er vers : introduction au poème. Retour sur le passé du poète et sa fonction de professeur.
Le reste de la 1ère strophe : Réflexion générale sur les bons mais surtout sur les mauvais professeurs.
2 strophes suivantes (v. 9 à 21) : expérience personnelle du poète et sa déception malgré l’amour et la fantaisie qu’il a essayés d’introduire dans sa pédagogie.
2 dernières strophes : on finit par comprendre le sens du poème. L’étude de la poésie à travers les combats des différents courants littéraires, l’érudition, les analyses, a fini par tuer chez le locuteur tout son élan poétique.

Conclusion Ainsi, le poète, peut-être André Spire lui-même, se retourne-t-il vers son passé de professeur pour développer avec fantaisie une satire de ses confrères, de l’enseignement des lettres et plus spécialement de la poésie. Il se livre à une critique de l’érudition, mais aussi de la pédagogie active qui devient de la bouffonnerie : même si l’on pratique son métier avec amour et humour, la façon de transmettre l’histoire de la poésie et ses querelles intestines tue toute spontanéité, tout élan et toute inspiration poétiques. L’auteur suggère ici, dans le signifié comme dans le signifiant, sa propre