J'aurais voulu étre egyptien
Les comédiens débarquent sur la scène en bazar, comme pour reprendre leur travail. Ils ont la fausse décontraction de ceux qui jouent à ne pas jouer encore. Mais ils vont vite se jeter à l'eau : défendre une foule de personnages, camper la rencontre entre deux cultures et quelques complexités politiques. Manque pourtant à ce spectacle - par ailleurs incarné et réussi - la voix singulière de l'écrivain, un peu effacée au profit d'un ballet de personnages forts, aux desseins et aux pulsions antagonistes, comme dans les grands feuilletons. Chapeau les acteurs ! Tels l'infatigable Mounir Margoum, premier à mouiller sa chemise dans le costume de l'étudiant épris de liberté ; Sylvie Milhaud, en douloureuse épouse sexuellement frustrée ; ou Eric Caruso, le tartuffe version islamique, si inquiétant... Chacun s'approprie son rôle de manière de plus en plus intense. Toujours