L’état fait-il obstacle à la liberté ?
Corrigé du Baccalauréat de Philosophie – Session Novembre 2010
« L’État fait-il obstacle à la liberté ? » (18/20)
À première vue, l’État ne serait qu’un garant de nos libertés. Le fait de recourir à la justice de l’État quand on sent que nos libertés ne sont pas respectées le prouve ainsi. Mais, qu’est-ce que l’État ? Pour Montesquieu, philosophe des Lumières, il s’agit d’un instrument des trois pouvoirs fondamentaux : législatifs (faire les lois), exécutif (faire appliquer les lois) et judiciaire (appliquer la justice). Et de quelle liberté parle-t-on ? On prend ici la liberté au sens politique, c’est-à-dire pouvoir faire tout ce qu’on veut dans les limites de la loi, du droit. Mais, qu’es est-il de la liberté des autres ? On peut donc penser que recourir à la justice pourrait réduire la liberté d’autrui. La liberté est-elle contrainte par l’État ? Le problème se pose donc par rapport à ceci. Si l’État fait obstacle à la liberté, devrait-on obéir à un État qui ne nous la garantit pas ? Cet État serait-il légitime ? Et sinon, au contraire, quel serait le rôle précis de l’État ? Où se fonderait la légitimité de l’État ?
Pour Thomas Hobbes, au début l’homme vivait dans un état de nature et sa liberté n’était limitée que par les limites de sa force. En effet, c’était la loi du plus fort qui dominait et dirigeait la vie des hommes. Hobbes disait même que « l’homme est un loup pour l’homme » pour illustrer cette idée. Cependant, cet état de nature était à l’origine de barbaries et d’un sentiment d’insécurité croissance chez l’homme, ce qui le pousse à la formation d’une État politique capable de lui accorder cette sécurité. C’est ce qui défend Rousseau dans le Contrat Social pour montrer que l’État est avant tout un garant des libertés et non pas un obstacle.
On voit donc que l’État est une union volontaire des individus. En démocratie, régime politique dirigé par le peuple, cette union volontaire peut